En voilà un petit boulot dans lequel je n'ai pas fait carrière. Vendeuse de tout et n'importe quoi pendant des années, téléopératrice en tout genre : oui. Mais nounou … non.
« Fais un peu de baby sitting ». Mon entourage était unanime, pour me faire 4 sous je devais garder des mouflets. Sauf que mon entourage ne m'avait jamais vu avec un être de moins de 5 ans. Quand je porte un enfant, je me comporte comme si je portais une cagette de nitroglycérine, et si je me retrouve à devoir agir avec (jouer, le faire manger ou pire le laver) je suis aussi à l'aise que si je portais une cagette de nitoglycérine, le tout sur une piste de dancefloor.
Les gamins sont certes des choses mignonnes, mais j'ai l'impression que dès que j'en porte un il tortille, pleure, devient tout rouge, bref des choses que je ne peux gérer qu'en interpellant la maman « il fait des trucs bizarre là tu peux le reprendre » et d'être après stressée comme si j'avais commis la tentative d'un homicide involotaire.
J'ai appris plus tard que quand ils deviennent rouge ils sont probablement en train de couler un bronze, ce qui ne me réconforte guère.
Le baby sitting donc c'était niet, nada, never. J'aurais bien trop peur de me retrouver en prison. En revanche, le baby sitting de nuit me rassurait, à condition que le mouflet dorme. Il suffit dans ce cas d'arriver, de souhaiter bonne soirée aux parents, de s'installer dans le canapé et de mater un film en attendant leur retour du cinéma.
Ajoutons à cela une demi-douzaine d'aller-retour dans la chambre du chieur pour vérifier qu'il respire toujours et on a là une soirée à peu près tranquille et pas trop mal payée.
J'ai souvent gardé ma nièce en toute tranquilité, pensant que si il arrivait quoi que ce soit, étant de sa famille, je pouvais toujours la transfuser ou appeler mon frère en hurlant pour qu'il laisse tomber sa soirée « elle a fait cacaaa je sais pas faire », chose que l'on ne peut faire avec des parents inconnus.
Le baby sitting est donc resté pour moi une activité ponctuelle et nocturne, et c'était très bien comme ça pour la sécurité des enfants et ma tranquilité.
Sauf qu'un jour, je reçu une offre sérieuse de baby sitting lorsque je vivais à Barcelone « vous devrez le chercher à l'école, le faire jouer, manger en attendant que ses parents rentrent » me dit la femme du consulat qui n'avait probablement pas lu mon cv.
N'étant pas en mesure de refuser une quelconque offre d'emploi, j'acceptais de me rendre à l'entretien fixé chez la maman même. Et puis le gamin était relativement grand si il allait à l'école, il arriverait à parler si quelque chose ne tournait pas rond.
J'arrivais chez la mère, un peu stressée à l'idée qu'elle mette la vie de son garçon entre mes mains tremblantes. « Vous avez déjà fait du baby sitting ». « Oui, non, enfin un peu » … Mais j'avais des petits frères, avec qui ne n'avais pas vécu certes mais psychologiquement ca aide non ?
Elle me présenta le mouflet, et je fus alors plus intimidée encore que quand j'ai rencontré la mère. Je lui tendis ma main alors et me souvenu qu'on ne serre pas la poigne à un môme. Mais on fait quoi alors ? Mince, je lui fais la bise ?
Le môme et sa mère attendaient une quelconque réaction de ma part, je décidais alors de laisser le choix au mome en lui proposant de me faire un bisou, chose qu'il refusa achevant de me mettre mal à l'aise.
Nous avons conclut l'entretien pour la forme mais je su que l'on ne me rappelerait pas.
Le baby sitting c'est pas pour moi.